Epinay-sur-Seine : en Île-de-France aussi, c'est l'heure des vendanges

De nombreux particuliers, associations ou communes tentent, avec plus ou moins de succès, de faire revivre la vigne en Île-de-France. La ville d'Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, a replanté des pieds depuis 2003. Le succès est au rendez-vous. La bouteille la plus chère s'est vendue 210 euros.

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L'Île-de-France, une terre vinicole ? La question en ferait rire plus d'un. Car les vins produits dans la région jouissent d'une mauvaise réputation. Pourtant, la ville d'Epinay-sur-Seine a fait le pari de replanter un peu plus de 400 ceps de pinot gris en 2003, en bordure de la Seine.En ce vendredi 14 septembre sous un soleil réchauffant, une vingtaine de personnes, bénévoles, et des enfants de deux classes de primaires s'affairent à vendanger. Un viticulteur est présent pour les aider à reconnaître quels grappes sont mûres avec un conseil : "le meilleur moyen de savoir, c'est de goûter."

Laurence Deplaix, une bénévole spinassienne venue avec sa fille, est ravie. "J’ai eu la joie d’être invitée par une voisine à moi. J’ai voulu participer à cette journée donc j’ai posé une RTT exceptionnellement pour venir aux vendanges d’Epinay sur Seine."
 

La piquette du 19ème siècle

Si les vignes sont récentes, pas question de faire du vin mauvais. Sans chercher à concurrencer les grands crus bordelais ou bourguignons, l'ambition est de faire un bon vin de table, blanc. La mairie a d'ailleurs recruté un conseillé vitivinicole, Laurent Monteau. "Nous n’avons pas la certification bio, nous sommes sur des traitements mais autorisés dans l’agriculture biologique. Nous essayons de réfléchir aux différents traitements que nous appliquons ici."

Malgré cela, beaucoup pensent encore que le vin francilien est une piquette. "Epinay, au XIXe siècle, était une région vinicole, il y avait beaucoup de producteurs de vins et ils faisaient vraiment de la piquette. Notre maire a voulu renouer avec le passé et a tenu à replanter une vigne en 2003", raconte Norbert Lison, adjoint au maire d'Epinay-sur-Seine.
 

"Jamais on ne l'aurait bu"

Cette année, près de 650 kg de raisins ont été récoltés. Une belle saison même si les records du début des années 2000 n'ont pas été battus (record établi à 900 kg de grappes cueillies).

En fin de compte, le vin est-il bon ? Le midi, avant d'extraire le jus des grappes, un déjeuner s'improvise et quelques bouteilles des années précédentes sont débouchées : oui le vin est bon et les bouteilles sont vites terminées. "Une fois, j'ai ramené ce vin à des amis vignerons du midi", raconte avec son accent chantant Norbert Lison.

«Je ne leur ai pas montré la bouteille et leur ai servi un verre de vin blanc. Les trois producteurs m’ont dit : c’est un bon petit vin blanc, ce n’est pas un AOC mais il se laisse bien déguster. Quand j’ai découvert la bouteille, ils ont eu la même exclamation : "Oh pétard ! Si on avait su que c’était du vin qui venait de Paris, jamais on ne l’aurait bu."»
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